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Le Caire

Caire, Le: en arabe Al Qāhirah, capitale de l’Égypte. Avec une douzaine de millions d’habitants, c’est aussi la première agglomération du continent africain et du monde arabe

Historique de la ville/ développement 

Géographie 

Economie  

Transport 

Ecologie et environnement 

Principaux défi pour la ville

 

 

 

Historique de la ville/ développement

 

La première occupation urbaine du site sur lequel s’élève aujourd’hui Le Caire est la ville de Fustat, fondée vers 641 par Amr ibn al-As, artisan de la conquête de l’Égypte par les Arabes. Une mosquée, considérée comme le plus ancien monument islamique du pays, et qui porte toujours le nom du conquérant, demeure le seul vestige de cette période. Mis en danger par l’avènement de la dynastie abbasside (749), les préfets s’installent plus au nord, à al-’Askar ; en 876, Ahmad Ibn Tulun institue un pouvoir autonome et fonde sa propre cité, al-Qata’iya. Ces diverses implantations sont unifiées par les Fatimides (voir califat) avec la création de la ville d’al-Qahira (Le Caire) par le général Jawhar (969). D’importants monuments sont élevés dans cette nouvelle capitale des califes, telles les mosquées al-Azhar (970-972) et al-Hakim (990-1004) ou les trois portes du xie siècle — le Bab al-Nasr, le Bab al-Futuh et le Bab Zuwaila.

Sous le sultanat de Saladin, fondateur de la dynastie ayyubide et restaurateur de l’orthodoxie sunnite, la ville se dote d’une citadelle (1176-1207) et d’un mur d’enceinte en pierre englobant Fustat. Mais c’est au xive siècle, sous la domination des mamelouks (1250-1517), que la ville du Caire connaît son apogée avec le développement du commerce en Méditerranée. Plus de 150 édifices (mosquées, couvents, mausolées et fontaines) sont bâtis et la ville considérablement étendue (pratiquement jusqu’à ses limites actuelles).

mosquée

La découverte de la voie maritime atlantique pour atteindre le continent asiatique est en revanche désastreuse pour l’économie du pays. L’Égypte, ayant perdu son rôle de médiateur entre l’Europe et l’Asie, est en effet convoitée par les Ottomans qui la conquièrent en 1517. Leur occupation n’engendre toutefois guère de changements dans la physionomie du Caire (hors l’édification en 1528 du mausolée de Suleiman Pacha). En 1798, une expédition française conduite par le général Bonaparte s’empare de la ville, mais le pouvoir ottoman est rétabli en 1801. Méhémet Ali, vice-roi de 1805 à 1849, relie Le Caire à Alexandrie par un premier réseau ferroviaire, laisse son empreinte en érigeant une splendide mosquée et fait percer trois grandes artères permettant l’accès au nouveau jardin de l’Ezbékieh.

Vice-roi puis khédive entre 1863 et 1879, Ismaïl Pacha entreprend à son tour d’importants aménagements urbains (adduction d’eau, réseau d’égouts, éclairage public, tramways), parallèlement à l’ouverture du canal de Suez (1869). Les investissements pour le percement du canal, fondés sur des prêts étrangers, entraînent un endettement qui appauvrit le pays et permet aux Occidentaux, et notamment aux Britanniques, d’exercer leur tutelle sur la ville de 1882 à 1946. Lors de la Seconde Guerre mondiale, Le Caire accueille plusieurs conférences internationales, dont celle qui réunit en 1943 Churchill, Roosevelt et Tchang Kaï-chek, et dont le but est d’élaborer une politique commune en Extrême-Orient (voir conférence du Caire).

Pendant la période d’influence britannique, la population cairote augmente considérablement, atteignant deux millions d’habitants en 1939. La ville connaît alors une extension géographique avec le développement de deux nouveaux quartiers à l’ouest, Aouza et Mohande. Depuis 1973, sept villes nouvelles, bâties sur des sites désertiques, se sont ajoutées à l’agglomération du Grand Caire pour faire face à cette poussée urbaine.

Un centre bondé

Aujourd’hui, le vieux centre à l’est du Nil connaît de très fortes densités de population, allant jusqu’à 3 000 habitants par hectare. Il reste peu de vestiges de la ville médiévale profondément transformée par l’explosion urbaine. Les rues tortueuses accueillent les activités commerçantes, dans les boutiques et sur les trottoirs : ce sont les souks.

Un quartier d’affaires moderne dresse ses tours de bureaux à proximité du Nil. Tout près, le vieux centre a été déserté par les populations aisées (qui se sont principalement établies à Héliopolis) : les nouveaux habitants, plus pauvres, s’y entassent, occupant tous les espaces disponibles. Les terrasses des immeubles deviennent peu à peu de véritables habitations. Les toits sont occupés par des familles, voire, parfois par des petits élevages (pigeons, poules ou moutons) ou par des ordures. On ajoute ainsi un ou deux étages à des bâtiments, souvent très anciens, qui ne sont pas toujours assez solides pour supporter de tels aménagements : certains s’effondrent sous ce poids.

 

La ville s’est étendue en englobant progressivement les villages aux alentours. Elle occupe la vallée du Nil dans toute sa largeur et a gagné les plateaux désertiques, à l’est et à l’ouest. Les grandes pyramides de Khéops, Khéphren et Mykérinos qui dominent le plateau de Gizeh à l’ouest font maintenant partie de la banlieue de la ville : des immeubles d’habitations, et non le désert, entourent désormais ces pyramides.

Aux portes du Caire, existent des cimetières datant du Moyen Âge. Dans les années quatre-vingt, ils ont été colonisés par des familles pauvres. Celles-ci ont utilisé les espaces vides entre les tombes pour construire d’abord de petits abris puis de véritables maisons. Les autorités de la ville y ont aménagé des points d’eau et des lignes électriques : ces cimetières sont devenus des bidonvilles de près de 350 000 personnes (l’équivalent de la population de Toulouse).

 

The Stock Market/J. Polleross

Cité des morts (Le Caire)

Les cimetières, véritables nécropoles situées à l'est et au sud du Caire, étonnent par la beauté de leurs mausolées, habités par morts et vivants. La Cité des morts, ensemble de cimetières intégrés à la ville du Caire, abrite ainsi des milliers de familles sans logement, résultat de l'explosion démographique que connaît la capitale égyptienne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

La ville empiète désormais sur les précieuses terres agricoles de la vallée du Nil. Chaque année, des milliers d’hectares de terres cultivées disparaissent. Pour freiner cette croissance désordonnée, le gouvernement a fait construire dans le désert des villes nouvelles pour accueillir les nouveaux arrivants. L’exode rural très important alimenté par des campagnes surpeuplées est la cause principale de la croissance explosive du Caire. Ses habitants doivent souvent se contenter de bidonvilles et de petits métiers.

 

 

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Géographie

 

La ville occupe pratiquement la tête du delta du Nil, à 180 km seulement de la Méditerranée, où convergent les grandes routes venant, à l'est, de l'isthme de Suez et du Sinaï et, à l'ouest, de la Méditerranée, en empruntant une série d'oasis et de dépressions. De nombreuses îles facilitent le franchissement du fleuve, qui peut être utilisé par des felouques lourdement chargées; cependant, le trafic de matériaux est limité par la présence de barrages en amont de la ville.

    

Le site est bordé à l'est par un escarpement calcaire et crayeux, atteignant 350 m d'altitude, rebord d'un plateau désertique assez accidenté qui s'élève brusquement de 20 à 190 m et porte à son sommet la citadelle et la mosquée de Méhémet-Ali, lesquelles dominent Le Caire au sud-est. C'est également ici que se trouvent les carrières, exploitées durant des siècles pour construire la ville. À l'ouest du fleuve, les altitudes ne dépassent guère 100 m. La plaine alluviale a longtemps été le siège de marécages et d'étangs, dont on retrouve les noms dans la toponymie métropolitaine.

  

À l'image de l'Égypte, qui sans le Nil serait un désert, Le Caire connaît un climat désertique, en dépit de la proximité relative de la Méditerranée. Il n'y pleut en moyenne que six jours par an. Durant l'hiver, fort doux, les rares ondées peuvent toutefois être d'une grande violence. Les nuages et les brouillards sont rares et le climat est remarquable pour la constance de ses traits: limpidité de l'atmosphère et sécheresse de l'air, égalité des jours et des nuits. Les vents sont réguliers et alternent entre ceux du nord, plus frais, et ceux du sud, brûlants. En été, ils soulèvent des tourbillons de sable et de poussière.

 

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Economie

Première métropole du continent africain et du monde arabe, Le Caire rassemble près du quart de la population égyptienne. Dotée d’importants pôles d’industries traditionnelles — sidérurgie (usine d’Hélouan), automobile et textile —, la ville s’est adaptée dans la seconde moitié du xxe siècle aux secteurs de pointe et aux nouvelles technologies — aéronautique, électronique et chimie —, et constitue par ailleurs le plus actif foyer commercial égyptien.

Le Caire est le site le plus fréquenté d’Égypte, en raison de ses structures d’accueil, de son patrimoine urbain et de la proximité des pyramides de Gizeh. La ville abrite les principales institutions politiques et administratives du pays ; elle est en outre le siège de la Ligue arabe, symbole de son rôle déterminant dans le monde arabe. Le renom de ses universités, dont l’université musulmane située dans la mosquée al-Azhar (voir université al-Azhar), son patrimoine historique préservé par des institutions prestigieuses — Musée égyptien, fondé en 1857 par l’égyptologue français Auguste Mariette, musée d’Art arabe ou encore musée d’Art copte —, ainsi que son importance dans la production cinématographique font du Caire une véritable capitale culturelle au rayonnement international.

Spectrum Colour Library

Le Caire

Le Pont du 6 octobre, construit au début des années soixante-dix et qui traverse le Nil, est l'un des ponts les plus importants de la ville. Il enjambe l'île de Guezira, où se trouve la tour du Caire (185 m), élevée en 1961, qui se voulait en son temps le symbole du Caire moderne.

 

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Transport

 

Les quartiers centraux sont mal desservis par les transports en commun, ce malgré la mise en service d’un métro dont la première ligne relie depuis 1987 la zone industrielle au sud aux quartiers Nord. Le centre est engorgé par de gigantesques embouteillages et souffre d’une importante pollution (qui s’ajoute aux poussières de sable soulevées par le vent).

 

Circulation

La voirie est saturée et n'arrive plus à écouler l'intense circulation, caractérisée par la diversité des modes de déplacement, y compris par traction animale. La circulation automobile, bruyante, est intense; les parkings hors voirie sont quasi inexistants. Dans cette agglomération toute en longueur, scindée longitudinalement par un fleuve qu'enjambent des ponts en nombre insuffisant, la circulation est rendue particulièrement difficile à leur entrée, mais aussi dans la moitié sud de la ville, sur la place du Tahrir, principal nœud routier, par exemple, ainsi que sur l'axe Le Caire-Héliopolis. Les Égyptiens ont projeté la construction d'une grande rocade autoroutière (Ring Road) longue de 72 km et, un peu plus loin à l'est, d'une autoroute parallèle au fleuve.

  

Un métro est en construction, le premier du continent africain et du Moyen-Orient. Une ligne, qui sera recoupée par deux autres plus courtes, fonctionne déjà d'Hélouân à al-Madj, parallèlement au fleuve, sur la rive est. Elle est longue de 43 km et souterraine sur 4,5 km dans le centre d'affaires de Fustat (le Vieux Caire), au sud, à la gare principale (Ramsès), au nord. Sa partie septentrionale reprend la ligne de l'ancien tramway électrique Le Caire-Héliopolis.

 

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Ecologie et environnement

 

Le budget de la ville est insuffisant pour faire face aux besoins d’une population en constante augmentation : le ramassage des ordures, l’entretien des bâtiments et des rues ne sont pas assurés dans tous les quartiers.

 

 

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Principaux défi pour la ville

 

Une capitale surpeuplée :

Plus de la moitié des habitants des pays pauvres habitent la campagne. Pourtant les villes connaissent une croissance inégalée. Récente (elle a débuté dans les années cinquante), elle est aussi extrêmement forte. Chassés par la pauvreté ou les calamités naturelles (sécheresse, inondations), les paysans quittent leur village dans l’espoir de mieux vivre en ville. Cet exode rural massif s’accompagne d’une importante croissance naturelle (en raison d’un fort taux de natalité) : les villes grossissent de façon démesurée.

La population du Caire est passée de 3,3 millions d’habitants en 1960 à 6,9 millions en 1970, puis à 12 millions aujourd’hui. Elle compte chaque année 500 000 citadins supplémentaires. Comment une ville, et a fortiori une ville de pays pauvre, peut-elle accueillir 1 400 personnes de plus chaque jour ? Comment loger ces nouveaux habitants et leur donner du travail ?

 

« L'irrigation est concurrencée par le développement urbain du Caire. La ville prélève une partie de son eau dans le fleuve et cela se traduit par une diminution du déversement du Nil dans la Méditerranée car la population du Caire est passée de 3 millions d'habitants en 1960, à 14 millions en 2000. » www.cafe-geo.net

 

« Le traitement des eaux  résiduelles avec leur utilisation est une méthode très peu employée jusqu’à maintenant, on estime qu’au Caire les possibilités d’utiliser des eaux résiduelles pour l’arrosage agricole atteindront 83% du total en l’année 2010. » www.crstra.dz/revue01.htm

 

 

échoppe

elle est caractéristique des métropoles des pays pauvres 

 

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